Fils de l’incontournable chanteur Ganda Fadiga, une personnalité réputée de la musique en milieu soninké, Fousseyni Fadiga l’un des fils de ce monument de la musique est un artiste chanteur instrumentaliste.
Issu de l’ethnie « Gué séré » qui est en quelque sorte, le patron des griots fait déjà parlé de lui par son instrument de musique ‘’le Pohi’’ à 4 cordes.
« Les Gué séré », pour rappel, sont des intermédiaires

entre un roi et les autres griots, car ce sont eux qui portent les messages de la dynastie auprès des autres griots pour l’annoncer aux communautés d’un royaume et rapportent aux rois, ce que les griots recueillent sur le terrain comme informations.
Né dans une famille de musiciens, Fousseyni Fadiga a hérité d’un don venant de son défunt père connut dans plusieurs pays sur les 5 continents. Marié, cet enfant de Ganda Fadiga apprend très vite, à jouer aux différents instruments musicaux en écoutant les œuvres musicales produites par son père pour suivre les pas et traces de cette icône de la culture soninké. Fousseyni Fadiga, joue aux instruments comme : le Pohi(Ségou), le N’Djaro (chez les Peuls), le M’Baou, le Garba, etc., dédiés aux guerriers en l’honneur de leur rage de vaincre lors des grandes batailles.
Au début de sa carrière, l’homme est confronté aux imposteurs qui utilisent, l’identité de feu son père pour se faire de l’agent et une notoriété auprès de certaines personnes que Ganda Fadiga côtoyait. Face à ces agissements de personnes malveillantes, Fousseyni prend le contrôle du bateau et met les choses en ordre. Contrairement à beaucoup de jeunes dont les frais de dot pour la première épouse sont financés par la famille, Fousseyni le fait lui-même sans ambages grâce à sa réussite dans son domaine, ce qui est aujourd’hui, une source de motivation et de fierté selon ses propres termes au cours d’un entretien avec Kayesbamusic.
Conscient de l’évolution moderne actuelle dans le monde de la musique, il opte pour la modernisation de leur patrimoine musical et apprend à jouer à la guitare, le bisolet (n’goni) et la kora. Autant que son père, il a un atout majeur et une parfaite maîtrise des instruments à cordes. Fousseyni impose son empreinte sur les albums des grands artistes comme : Fati Kouyaté, Sadio Kouyaté, Baou Tounkara et autres.
En dehors de sa spécialité de joueur d’instruments, Fousseyni Fadiga entre pour la première fois en studio pour sortir un album grâce à une femme qui a fait sa connaissance sur le réseau social wathsap qui fut un véritable succès. Nourrissant une vision claire et lointaine, il ne parle qu’un seul langage « le courage, pour aller encore loin et atteindre un plus haut niveau ».
Optimisme et fier de son métier, il largue des piques à ceux qui réduisent l’autorité du griotisme en transcendant ses valeurs « que les faux Djélis ne tronquent pas leur métier pour de l’argent. Certains disent, des qualifications que des personnes n’ont pas, qu’ils arrêtent de salir ce beau métier ».
Pour lui, la différence entre les différents griots est « simplement la langue que chaque groupe ethnique parle ».
Lentement, mais sûrement, Fousseyni Fadiga fait son bon homme de chemin et ne compte pas s’y arrêter. Il exhorte cependant la jeunesse à plus d’abnégation et de courage pour transformer son rêve en réalité.
Rédaction KayesBaMusic