Ousmane Sacko, virtuose de la musique « Khassonké », est décédé le 2 juin 2010, à Bamako, des suites d’une longue maladie. Qui fut Ousmane Sacko et quel a été son parcours ?
Fils de maître de la parole Khassonké, Ousmane Sacko a commencé à chanter depuis qu’il avait 8 ans. Selon le témoignage de Ben Haïdara, directeur de publication du journal le Kayesien, lors de la biennale 2008, Ousmane Sacko a évolué dans différentes troupes artistiques à Kayes puis à Bamako.
En Juillet 1962, il a participé au compte du Mali au 8ème festival mondial de la jeunesse à Helsinki en Finlande. Le 1er novembre 1963, jeune agent des postes et télécommunication du Mali, affecté à Mopti, il rencontre Sory Bamba, un autre monstre de la musique malienne qui fit les beaux jours de l’orchestre de Mopti, avant son départ pour l’Hexagone.
Trois ans, après son arrivée dans la Venise malienne, en 1966, à l’issue d’une prestation en l’honneur du Président Modibo Kéïta, en tournée dans la région, le Rossignol du Khasso sera identifié par les plus hautes autorités de l’époque. Et, c’est après sa prestation que le Président Modibo Keita lui a clairement signifié que sa place n’était pas à Mopti et qu’il allait le ramener à Bamako où il pourra être un bon ambassadeur de la musique malienne pour tous les illustres hôtes qui nous font l’amabilité de visiter notre pays.
«Je t’enlève de Mopti dès mon retour à Bamako », avait dit Modibo Keita. Ainsi, Ousmane Sacko, longtemps doté d’une voix suave et mélodieuse, eut l’opportunité de séjourner en France grâce à RFI. Il s’est produit à Londres, à Amsterdam et dans plusieurs grandes capitales du monde. Plongé dans un long silence avec son épouse Yakaré, un vibrant hommage lui a été rendu à la biennale 2008 à Kayes, où il était le parrain de la région de Ségou. On se souvient que Ousmane Sacko et sa femme Yakaré, avaient exorcisé le podium avant la prestation de leurs filleuls venus de Ségou, dans une chanson qui mettait en exergue la similitude des expressions culturelles entre le royaume bambara de Ségou et le royaume du Khasso.
Assane Koné
Source: LE REPUBLICAIN Mali